CR cap sur la Rivièra

Pour nous raconter et poster des photos de vos sorties, c'est ici !
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GILLES77
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CR cap sur la Rivièra

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Cette année, pour notre road-trip estival, Claudine avait mis quelques conditions : moins de kilomètres journaliers qu'en Corse l'an dernier, et passer quelques jours de "vraies" vacances. La vie étant faite de compromis, un terrain d’entente fut trouvé : direction St-Jean-Cap-Ferrat, mais en faisant quelques détours.

JOUR 1
Départ ce dimanche 19 juin pour MACON. La pluie nous attend 50 km plus loin, mais ça, nous ne le savons pas encore. Pourquoi MACON ? Parce qu’en soirée s'y dérouleront des festivités nautiques, mais aussi pour sa proximité avec la roche de Solutré (son ascension n’était pas au programme, nous l’avons déjà faite, à pieds, quelques années avant, à une période où les médias n’y sont pas). Plus prosaïquement, au pied de ce rocher se trouve le village de POUILLY où exerce un vigneron rencontré récemment lors d’une foire aux vins et dont je voulais découvrir la production.
Arrivés sur place, la cave s'avère fermée ce dimanche et à MACON, nous apprenons que les joutes ont été annulées pour cause de débordement de la Saône. Après avoir déposé les bagages, ce sera donc visite de la ville…sous une pluie intermittente. Construite à la renaissance, la Maison de Bois est sans doute la plus ancienne maison de la ville. Sa façade en bois est décorée de nombreuses statuettes truculentes souvent grivoise (personnages à masques d’hommes et de singes plus ou moins grimaçants, ils sont debout, assis, ailés. Certains, de leurs bras étendus, tiennent alternativement la tête et la queue d’un animal fantastique ou réel).

JOUR 2
Le ciel s'est remis au bleu et dès le matin les températures sont agréables. Vite, nous retirons une première épaisseur à nos blousons. Souhaitant avoir l'après-midi pour visiter Valence, nous dérogeons à notre habitude et prenons l'autoroute des vacances chantée par Michel Fugain.

Sur place, une fois transformés en touristes estivaux lambda, nous débutons la visite par l'esplanade du Champ de Mars et son kiosque à musique popularisé par les dessins de Peynet qui en a fait le refuge de Valentin et Valentine et le symbole mondial du romantisme.
De cet endroit, de belles vues s'offrent sur les jardins et les fontaines du Parc Jouvet, le Rhône et le Châteaux Crussol au loin.

Un peu plus loin se trouve la cathédrale Saint Apollinaire, église étape sur la route de St Jacques de Compostelle. Construite au 11ème siècle, elle fut plusieurs fois détruite et reconstruite.
Dans le cloître, un monument funéraire, appelé le "Pendentif", en grès, en forme d'arc de triomphe, a été érigé en 1548 par le chanoine Mistral pour lui-même et sa famille.

La Maison des Têtes mérite un détour. Bâtie au 16ème siècle, elle doit son nom à la présence de nombreuses têtes sculptées. Sur la façade elles représentent le vent, la fortune et le temps mais aussi la médecine, le droit et la théologie. Des bustes d'empereur romains jalonnent le corridor tandis que les pères fondateurs de l'église partagent l'espace de la cour intérieure avec des anges, des amours et des chimères.

Enfin, ne quittez pas Valence sans avoir manger un "Suisse", biscuit en pâte sablée, parfumée à la fleur d’oranger, "un peu" compact, avec de petits morceaux d'écorce d'orange confite et ayant la forme d'un bonhomme.
Pourquoi ce nom de "Suisse" ? C'est en l’honneur du Pape Pie VI, qui mourut en exil à Valence en 1799, qu'un pâtissier de la ville eut l'idée de confectionner cette spécialité rappelant le costume de ses gardes. JOUR 3
J'avais découvert une partie du Vercors, lors du rasso 2011, mais le secteur Nord, notamment les gorges de la Bourne où la route des goulets m'étaient encore inconnues. Il me fallait combler cette lacune. Les choses sérieuses commencent par la montée sur une route virevoltante jusqu'au col de la Bataille avec son superbe point de vue juste au débouché du tunnel, tout en gris minéral et verts végétal, avec à gauche le vallon de Bouvante, à droite celui d'Ombleze. La route se poursuit sur une fine crête.

Au col de la Machine, arrêt quasi obligatoire pour admirer l'immense boutonnière en calcaire de Combe Laval, longue de 4 km où des falaises plongeant à plus de 500 mètres encadrent une forêt dense de sapins. La petite route longeant Combe-Laval, en corniche, taillée directement dans la roche le long de la falaise escarpée, s’aborde avec prudence, l’humide se mêle au caillouteux à la sortie des tunnels, les courbes sont étroites, ne laissant souvent le passage qu'à un seul véhicule. L'usage de l'avertisseur sonore est recommandé ! Quelques emplacements permettent de s'arrêter pour profiter du panorama.

A la sortie de ST JEAN EN ROYANS, la Bourne s'encaisse dans des gorges, nous faisant à nouveau circuler sur une route à encorbellement le long d'un profond canyon. C'est sur cette partie que nous aurons notre seule "petite frayeur", nous retrouvant face à face avec un minibus en sortie de tunnel, pas vraiment sur son couloir de circulation.
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GILLES77
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Re: CR cap sur la Rivièra

Message par GILLES77 »

JOUR 4
Journée de liaison pour rejoindre CARPENTRAS. Nous circulerons sur les petites routes jaunes que j'affectionne, à la recherche de plaques de cocher.
Un passage à ETOILE SUR RHONE pour voir le monument de la Fédération, commémorant la création en novembre 1789 de la première fédération de patriotes de 17 communes des environs de Valence. C'est le point de départ d'un mouvement qui aboutira à la constitution d'une véritable armée patriotique nationale, comme je l'avais lu dans l'histoire de la Révolution française de Michelet.

Petit à petit, au fil de notre descente, les toits s'abaissent et changent de couleur, le paysage évolue, les foins sont faits, de nouvelles odeurs viennent caresser nos narines. Les premiers champs de lavandin apparaissent avant Valréas, ainsi que les premières vignes de l'appellation "Cote du Rhône village"…..mais aussi les odeurs de produits de traitement de ces vignes. Nous circulerons ainsi dans un patchwork de vert des vignes, de violet de la lavande et de jaune des genêts.

Nous dénichons un petit coin sous les frondaisons pour pique-niquer, en retrait de la route. Il fait chaud, trop chaud, pas vraiment envie de reprendre la route… et restons là un bon bout de temps à écouter cigales et oiseaux. Mais il faut poursuivre notre chemin. Nous traversons des villages sans âme qui vive, écrasés sous le soleil (37° à l'enseigne d'une pharmacie).

Nous nous sommes volontairement limités à la visite de la ville haute de VAISON LA ROMAINE, d'une part par manque de temps, d'autre part parce que nous avions déjà visité des sites antiques identiques à ceux de Vaison-la-Romaine.
Une fois franchi le pont romain qui avait résisté à la crue de 1992, le circuit passe au pied du beffroi, puis par l'ancienne église-cathédrale servant désormais de lieu d'expositions culturelles et se finit par le château comtal, perché sur son rocher, mais qui ne se visite pas. En redescendant de calade en calade, il faut prendre le temps d'admirer les belles façades des anciens hôtels particuliers et les fontaines des placettes.
ALBUM VAISON LA ROMAINE https://s.joomeo.com/5780059410ff1
Nous arrivons à CARPENTRAS en début de soirée. Que dire de cette ville ? Nous y avons passé 2 soirées dans l'intra-muros, notre chambre d'hôtes étant située non loin. Le premier soir, aussitôt passée la porte d’Orange, dernier vestige des remparts du Moyen-Âge, nous avons trouvé un centre historique quasi désert, tous les commerces déjà fermés à 19 heures. Elle nous a laissé une impression de ville sans âme, sans vie. Seule une place avait un semblant d'activité grâce à deux restaurants et un pub à bières.
Le lendemain soir, nous avons remarqué un rassemblement de personnes devant la cathédrale Saint-Siffrein. Renseignements pris, elles attendaient pour partir en procession avec la statue de St Jean, avec flambeaux, lampions et groupe folklorique traditionnel provençal pour rejoindre une place et assister à l'embrasement du bucher. Celui-ci eu lieu après bénédiction du prêtre (en provençal puis en français), le feu étant bouté conjointement par le maire (socialiste, pour l'anecdote) et Marion Maréchal-Le Pen, députée de la circonscription. A l'issue, une chorale provençale donna l'aubade, devant moins de 200 personnes.

JOUR 5
Le Ventoux fait partie de ces quelques lieux mythiques où tout motard se doit d'y avoir posé ses roues au moins une fois. Aujourd'hui, j'allais l'ajouter à mon crédential virtuel. Avant de rejoindre le Géant de Provence, nous faisons un crochet vers les Dentelles de Montmirail et ses aiguilles crénelées, bleutées, qui semblent vouloir toucher les nuages, pour une petite rando pédestre non loin de Lafarre, nous menant au pied de la chapelle St Christophe, perchée sur un piton rocheux et offrant une vue exceptionnelle sur les villages enclavés entre champs d'oliviers et vignes.

A partir de Suzette, le CD 90 qui permet de rejoindre Malaucène est un véritable plaisir, tant pour les paysages qu'il offre à nos yeux que pour la route, viroleuse à souhait et encore peu fréquentée à cette époque.
On entre dans Malaucène par une rue bordée de vénérables platanes bien alignés et une vingtaine de kilomètres plus loin, par une succession de virages sur une chaussée assez large, au bon grip et peu fréquentée, le mont Serein est atteint.
Ensuite, une succession de virages plus étroits, en épingle, vous conduisent au pied de l’observatoire. En plein vent, on découvre un paysage minéral d'une blancheur éclatante, seulement composé de pierriers, dénué de végétation. On pourrait presque se croire sur la Lune !
Après avoir posé un kikol du club sur le panneau et sacrifié à la tradition de la photo, nous avons déjeuné à l'unique brasserie du Mont Ventoux, (personnels agréables, prix corrects).

Lors de la descente sur le versant sud, nous avons croisé des cyclistes tentant l'ascension en pleine chaleur (il était déjà plus de 14 H 00), certains semblaient faciles, d'autres faisaient quasi du sur-place ou étaient stoppés au bord de la route, cherchant leur second souffle.
Au chalet Reynard, nous avons bifurqué vers SAULT. En effet, 2 jours avant, lors d'une pause dans le Vercors, nous avions bavardé avec l'hôtelier, motard lui aussi, curieux de la CTX. Lui parlant de notre itinéraire, il nous a conseillé de faire une halte chez André Boyer, Maitre nougatier à SAULT, très renommé dans la région (le renseignement était bon, les nougats aussi… nous avons fait quelques provisions).
A la sortie de Sault, il faut prendre la direction de Monieux et des gorges de la Nesque. Sur 22 km, ce ne sont que virages en balcon, précipices impressionnants et tunnels successifs taillées dans le rocher. Cette route étroite n'offre que peu de place (et pas de sécurité) pour se stationner ailleurs que sur les belvédères, et s'il n'y en a qu'un, c'est celui du Castelleras. En face se trouve le Rocher du Cire qui tire son nom des abeilles sauvages qui le peuplaient. Une stèle raconte que Frédéric Mistral, accroché à des cordes en surplomb du précipice de 300 mètres, serait venu visiter ces ruchers sauvages.

Avant de regagner notre hébergement, nous sommes remontés vers LA-ROQUE-ALRIC que nous devions "normalement" voir le matin, mais inaccessible pour cause de route barrée dans notre sens de circulation. Mais l’arrivée sur le village, bâti contre une épine calcaire, valait ce détour improvisé. JOUR 6
Ce sera encore une journée de liaison/tourisme.
Notre première halte fut pour l'abbaye de Sénanque. Enserrée dans le creux d'un vallon, entourée de champs de lavandes, cette bâtisse à l'architecture massive et dépouillée dégage une atmosphère particulière, faite de douceur et de sérénité. Toujours habitée par une communauté de moines cisterciens, seule une partie des bâtiments peut être visitée, librement ou avec un guide, en fonction des heures de la vie monastique. Arrêt suivant à GORDES, l'un des plus beaux villages de France, bâti à même le roc, face à la montagne du Luberon.
Alors que nous nous apprêtions à nous restaurer à l'ombre du château forteresse, un agent de la police municipale nous pria (ainsi que d'autres motards) d'aller stationner nos montures plus loin, afin de ne pas "polluer" (sic) d'éventuelles photos. Nous avons déménagé quelques mètres plus loin, en face, sur un parking, payant (qu'aucun des délogés n'a acquitté par esprit de "révolte"), à l'ombre d'une fontaine entourée de platanes salvateurs compte tenu de la chaleur ambiante. De là, nous avons pu assister à l'installation de groupe de cyclistes appuyant leurs vélo contre le mur d'enceinte, ou de touristes débarquant de cars et s'installant pour piqueniquer sans état d'âme, tout cela sans déclencher la moindre réaction du cerbère de service. Deux poids, deux mesures ?
Il faut dire que GORDES est devenu un des lieux de vacances privilégiés de nombreux artistes et de la jet-set. J'en veux pour preuve qu'au centre de GORDES est implanté un hôtel de luxe où nous avons vu des employés de cet établissement bloquer la circulation, le temps que les bagages soient déchargés et que le voiturier gare une Maserati, puis une Porsche, laissées là sur la chaussée par leurs propriétaires. Nous reprenons la route après la pause. Les paysages sont très agréables, et nous ne sommes pas trop dérangés par la circulation. Autour de nous ce ne sont que champs de lavande, de melons, d'abricotiers et de tilleuls le long de la route. Quel mélange d'odeurs !

Et nous atteignons Roussillon en Provence. Bâtie au sommet d'une falaise d'ocre, cette commune, avec ses pierres, ses toits, et ses façades est en parfaite harmonie avec le paysage qui l'entoure, tout de rouge et de vert.
Utilisée depuis la préhistoire, exploitée depuis l’occupation de la Provence par les romains, l'ocre n'est devenue un produit industriel à la fin du XVIIIe siècle que grâce à l’intuition d'un roussillonnais qui eut l’idée de laver les sables ocreux, pour en extraire le pigment pur.
Nous avons stationné notre bécane devant le centre social et culturel, grâce à sa secrétaire, elle-même motarde, qui nous a fait savoir que partout c'était payant, même pour les motos, et qui de plus, s'est proposée spontanément de garder casques et blousons le temps de la visite. Un grand merci à elle.

Nous partons sur «le Sentier des Ocres», un sentier balisé (avec deux boucles au choix, une courte de 35 mn et une plus longue de 55 mn) jalonné de panneaux éducatifs sur la géologie, l’histoire, la flore, conduit vers la Chaussée des géants. Là se dressent de magnifiques cheminées de fées et des sculptures naturelles dues à l’eau, au vent ou à l’homme.

Je ne résiste pas au plaisir de vous narrer la légende de l'ocre (en version courte).
Il était une fois… la jeune Dame Sermonde, épouse de Raymond d’Avignon, le seigneur local, était délaissée par son mari, plus préoccupé par ses parties de chasse.
Elle s’éprit d’un jeune troubadour, Guillaume de Cabestan. Raymond d’Avignon eu vent de leur liaison et fou de rage, imagina une cruelle vengeance.
Il tua le troubadour et fit servir à sa femme le cœur de son amant lors du repas. Apprenant la nouvelle, Dame Sermonde se précipita du haut de la falaise, son sang répandu colorant à jamais la terre de la colline.
ALBUM ROUSSILLON EN PROVENCE https://s.joomeo.com/5783b8aa99d29
Notre étape pour la nuit fut à MOUSTIERS STE MARIE, en chambre d'hôtes. Notre hôtesse, ancienne décoratrice de cinéma, Artiste dans l'âme, profite de sa retraite pour bourlinguer à travers le vaste monde, avec une préférence pour l'Amérique du Sud et l'Asie. De retour en France, elle concrétise ses souvenirs à travers tableaux, sculptures en suivant les influences artistiques locales qu'elle a rencontrées. C'est surprenant, dépaysant, mais ce fut un vrai plaisir de l'entendre nous narrer la genèse de ses œuvres.
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GILLES77
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Message par GILLES77 »

JOUR 7
Nous connaissions déjà les gorges du Verdon pour les avoir parcouru en eaux vives il y a quelques années et parcouru la départementale 952 jusqu'au point sublime.
Cette année, nous avions décidé de faire l'autre rive à partir d'Aiguines et le CD 71, une petite route qui surplombe le cours du Verdon et qui offre, grâce à ses belvédères, de beaux panoramas. Cette route est surnommée la Corniche Sublime.
Après avoir franchi le Col d'Illoire qui donne une belle vue sur le lac de Sainte Croix, on entre les gorges. Au fond, 800 mètres plus bas, coule le Verdon. Les aplombs sont impressionnants et les murets sécurisant les sorties de route bien bas, mieux vaut ne pas rater un virage ! Des emplacements sont prévus pour éviter de s’arrêter en bordure de la route, peu propice au stationnement. Après le tunnel du Fayet on arrive au pont de l'Artuby, un des hauts lieux du saut à l'élastique. Juste avant de bifurquer vers Trigance, les balcons de la Mescla offrent une vue panoramique sur la vallée élargie.

A partir de CASTELLANE, petite ville de province au charme tranquille dominée une chapelle perchée sur son rocher, nous circulerons sur la RN85, la route Napoléon.
ALBUM CORNICHE SUBLIME https://s.joomeo.com/5783fdc929164
Après le col de Luens, cette route serpente entre d'immenses plateaux sauvages entaillés de ravins et de gorges, jusqu'au pas de la Faye, où, après une dernière série de virages assez prononcés, l'on peut profiter d'un point de vue splendide sur Grasse à l'ouest et sur les massifs des Maures et de l'Esterel au Sud.
Nous quitterons la route Napoléon après GRASSE. En effet, le dernier tronçon de la RN85 jusqu'à Golfe Juan se déroule en zone de plus en plus urbanisée et sur des voies rapides jusqu’à l’entrée de Cannes, ce qui n'est pas des plus intéressants et de plus n'est plus notre route.
Après avoir traversé NICE, c'est l'arrivée à la résidence de vacances de la caisse de retraite de Claudine, juste pour l'apéro.

JOURS 8 à 13

Avant de poursuivre cette narration, une petite astuce :
Lorsqu'on voyage en deux roues et de plus en duo, force est de reconnaitre que la capacité d'emport de vêtements est quand même "un peu" limitée. Le système des 2 jeux de vêtement, un sur soi, l'autre en cours de nettoyage/séchage montre vite les limites de l'exercice, surtout pour nos compagnes. Sur une semaine où l'on sait que l'on va principalement rouler, ça peut le faire. Moins lorsqu'on va se fixer pendant plusieurs jours au même endroit et que ce ne sera pas forcement au camping des flots bleus.
J'ai résolu le problème de la manière suivante : la veille du départ, je me suis envoyé en poste restante au bureau de poste le plus proche de la résidence un colis contenant des vêtements en quantité raisonnable, des chaussures (dont celles de randonnée) et diverses bricoles. Les colis en poste restante restent 15 jours dans le bureau d'arrivée. La veille de notre départ, je me suis renvoyé ce colis (toujours en poste restante) avec les affaires utilisées et tout ce qui ne nous servirait plus pour la remontée. (à titre d'info, mon colis faisait environ une douzaine de kilos à chaque fois)

Plusieurs promenades dans ST JEAN CAP FERRAT nous ont permis de comprendre son surnom de "presqu'ile des milliardaires". Il suffit de jeter un œil sur les vitrines des agences immobilières, de remarquer que la présentation d'un produit est en français, puis en russe et en anglais et de constater que les prix des villas sont constitués au minimum de 7 chiffres. Au moins 30% du parc immobilier serait désormais aux mains des oligarques russes ou ukrainiens. Derrière des murs imposants bardés de caméras de surveillance, les villas se dérobent aux regards. De temps en temps, à travers une grille finement ouvragée on aperçoit le nez d'une voiture de sport ou celui d'une grosse berline noire.
Pendant cette semaine, nous avons joué les touristes, tantôt en visite, soit en transport en commun (il y a un bon maillage de lignes de bus….lorsqu'ils ne sont pas en grève, ce qui a été le cas pendant 3 jours), soit à pieds ou en prenant la CTX, tantôt en profitant de la mer et du soleil.
Voici un aperçu de ce que nous avons visité :

Sur la presqu’île de Saint-Jean-Cap-Ferrat, la villa Ephrussi de Rothschild, mi château mauresque, mi palais vénitien est construite sur un promontoire qui domine d’un côté la rade de Villefranche et de l’autre la baie de Beaulieu. Elle recèle des collections d’art aussi riches qu’éclectiques : porcelaines de Sèvres et de Vincennes, œuvres de Fragonard, toiles de maîtres, meubles rares qui laissent imaginer les réceptions d'antan.
La villa est entourée par neuf jardins à thèmes où l'on peut découvrir, au hasard de sa promenade, l’agencement du jardin à la française, la végétation luxuriante des jardins espagnol et florentin, la richesse de la roseraie, les essences rares du jardin exotique ou les vestiges archéologiques du jardin lapidaire.

Première constatation : Monaco n'est pas faite pour les amateurs de grands espaces : son minuscule territoire est entièrement urbanisé et cherche sans cesse à gagner sur la mer. L'avantage est que l'on peut aisément visiter le Palais princier, la cathédrale, le musée océanographique, l'hôtel de ville et les jardins en une journée.
Seconde constatation : il y a énormément de deux roues en circulation dans Monaco. Petite découverte : le parking des pêcheurs (sous le musée océanographique) est gratuit pour les 2 roues.
Tout naturellement, nos pas nous conduisent devant le palais Princier, bâti au XIIIème siècle puis remanié à la Renaissance. Pour rien au monde je n'aurais voulu manquer la relève de la Garde des Carabiniers qui se déroule sur la place chaque jour à 11h55 précises.
ALBUM LA RELEVE DE LA GARDE PRINCIERE https://s.joomeo.com/5787456f5717d
J'ai ressenti Monaco-Ville (le rocher) comme un village médiéval constitué presque entièrement de rues piétonnes aux noms traduits en monégasque (provençal?), d'arcades, d'étroites venelles et de vieilles demeures dont la coloration ocre rappelle les autres villages de la Côte d’Azur.
En s’éloignant de la place du Palais, on découvre la cathédrale Notre-Dame-Immaculée, très différente des cathédrales que l'on trouve en France. Edifiée à la fin du XIXème siècle, de style roman-byzantin en pierres blanches, elle est ornée de multiples sculptures, notamment des griffons. À l’intérieur, on remarque un magnifique retable qui surplombe l’autel, les vitraux ou encore les deux orgues. On y retrouve également les tombes tous les rois et ancêtres GRIMALDI, celle de Rainier III et son épouse, la princesse Grasse. La visite, si elle est libre, se déroule sous l'œil de gardiens qui jugent d'un coup d'œil de la décence de votre tenue vestimentaire avant d'indiquer le sens de la visite. Les touristes défilent en procession devant la tombe de Grace Kelly, qui pour faire une photo, qui pour y déposer un billet écrit ou une fleur, le tout sous l'œil d'un personnel qui s'assure que le flot humain ne stoppe pas sa progression. Surprenant !
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Re: CR cap sur la Rivièra

Message par GILLES77 »

Perché en nid d'aigle au sommet d'une imposante falaise, EZE-village est typique de ces villages de Provence.
Après avoir gravi un petit chemin de pierres polies par le temps, on pénètre dans la vieille ville par une double porte fortifiée avec mâchicoulis et chemin de ronde, avec au passage une vue sur les superbes jardins (privés) du Château de la Chèvre d'Or.
A l'intérieur, c'est un entrelacs de ruelles de pierres, de passages voûtés, de placettes ombragées et de fontaines anciennes. Les maisons de pierres sont souvent occupées par des boutiques ou des ateliers d'artistes.
Un château en ruines abrite un jardin exotique et surplombe l'église avec son clocher à deux étages, plusieurs fois frappé par la foudre, ce qui a fait disparaître la coupole d’origine. L’intérieur est de style baroque. Au pied de celle-ci se trouve un cimetière en terrasse où reposent quelques personnalités. Le port, la citadelle Ste Elme qui accueille désormais la mairie et différents musées, la vieille ville, sa rade profonde réputée pour être un spot pour les apnéistes, la courbe de son rivage, tous concourent à la réputation de VILLEFRANCHE SUR MER.
Son port est à la fois petit port de pêche avec ses barques colorées et ses filets et lieu d'escale de bateaux de croisière dont les vedettes déversent en une noria continue des flots de touristes qui embarquent presqu'aussitôt dans des cars les conduisant vers des lieux touristiques.
La vieille ville abrite des rues en gradins et escaliers aux noms évocateurs : rue Obscure, rue du Poilu (bien connue des marins américains dans les années 50-70 pour ses hôtesses de nuit). Des passages couverts et étroits succèdent à des façades colorées de maisons anciennes.
Jean Cocteau, enfant du pays, aimait revenir à Villefranche, il y retrouvait ses amis pêcheurs à qui il a décoré spécialement à leur attention la Chapelle Saint-Pierre, utilisée qu’une seule fois par an, le 29 juin, lorsque les pêcheurs du lieu fêtent les saints Pierre et Paul avec une messe.
ALBUM VILLEFRANCHE SUR MER https://s.joomeo.com/5789045b6b645
Après nous être garé non loin de l'agence postale (il y a un petit parking –gratuit- pour 2 roues), on débouche sur la place du jeu de boules. Cette place et le café de la Place qui la borde ont constitué le "terrain de jeu" favori de beaucoup d’acteurs de cinéma. Yves Montand, Fernandel, Bernard Blier y ont joué des parties de boules acharnées. Quant à Lino Ventura, il ne délaissait la pétanque que pour jouer à la belote au café de la Place avec ses amis saint-paulois. En face se trouve l'auberge la Colombe d’Or qui a accueilli Matisse, Chagall, Picasso, Braque, Léger, Folon qui y ont laissé des œuvres magnifiques accrochées aux murs.

L'entrée dans le village fortifié se fait par la porte de Vence et sa tour à mâchicoulis. Les remparts, élevés sur ordre de François 1er, sont demeurés intacts. A l'autre bout, la porte de Nice offre un beau panorama sur la campagne plantée de vignes et d'oliviers et sur la Méditerranée. Un peu en contrebas se trouve le cimetière où repose le peintre Marc Chagall.
La rue Grande, avec en son milieu la place de la Grande Fontaine qui fut jadis la place du marché, relie les 2 portes. Elle est, là aussi, en grande partie occupée par des galeries d'art et des commerces de bouche. Au n°2 de la montée de la Castre, se situe la maison que Simone Signoret occupa avec Yves Montand au début de leur idylle, mais rien, aucun numéro, aucune plaque ne la signale. Elle se trouve face à la mairie, à côté d'une coutellerie. Cherchez un cœur gravé dans le fronton de la porte et vous serez face au fruit de vos recherches.
Sur la place de l'église sont regroupés l’ancien donjon du château devenu la mairie de Saint-Paul-de-Vence, l'église de la Conversion de Saint-Paul ainsi que la chapelle des Pénitents Blancs décorée par Jean-Michel Folon.
ALBUM ST PAUL DE VENCE https://s.joomeo.com/578911a17c551
Nous ne pouvions pas être sur la Riviera, sans aller rendre visite à la belle des anges. Après avoir jeté un œil sur la fameuse promenade dans Anglais, conforme à son image avec ses palmiers, ses joggeurs, ses mamies aux petits chiens, ses baigneuses huilées sur des transats face à la mer, nous avons choisi de nous enfoncer dans le Nice historique, nous réservant l'après-midi pour le vieux Nice avec son labyrinthe de ruelles et ses cascades de toits ocres.

Contrairement à la grande majorité des hôtels de luxe français, le Negresco il n’appartient pas à une grande chaine mondiale mais à une femme : Jeanne Augier.
C’est en 1957 que Jeanne Augier et son époux sont devenus les propriétaires de l’hôtel. Passionnées d’art, ils en ont fait leur musée personnel exposant dans toutes les pièces tableaux, sculptures et autres œuvres d’art. Ce sont aujourd’hui plus de 6000 œuvres qui sont exposées dans l’hôtel et qui retracent plus de 5 siècles d’histoire. Chaque chambre est décorée suivant un style différent, allant du style Louis XIII à l'art moderne.
Naturellement, visiter le Negresco n’est pas ouvert à tout le monde. C'est avant tout un hôtel et l’entrée au public n’est pas autorisée. Nous avons eu l'opportunité de visiter cet établissement (avec un guide de notre centre de vacances). Quel plaisir de découvrir ces lieux et de humer, avec un brin de nostalgie, l'atmosphère de la Riviera des années 1960, accueilli dès l'entrée par des portiers portant costume de valet de la cour de Versailles.
Toutefois, son piano bar Le Relais et son décor anglais, son restaurant Le Chanteclerc (deux étoiles au Guide Michelin) ou bien encore sa brasserie la Rotonde avec son décor de chevaux de bois de manège et ses automates musiciens sont libres d'accès. C'est cette dernière option que nous avons prise avant de partir à la découverte du Vieux Nice.

Faite de brique ocre-rose, de marbre gris et de céramiques multicolores, la cathédrale orthodoxe St-Nicolas fut édifiée au début du XXe siècle sous l'impulsion du tsar Nicolas II et de sa mère. C'est considéré comme le plus bel édifice religieux de ce rite en dehors de Russie. Inspiré du style des églises de Moscou, l'intérieur à la forme d'une croix grecque possède une décoration très riche, ornée de multiples icônes, de fresques, de boiseries sculptées et d'une iconostase en métal repoussé et ciselé.

Les restos sont légion dans le Vieux-Nice et l'on ne s'y sent vraiment pas seul. Ici, les couleurs explosent. A la palette multicolore du cours Saleya, marché aux fleurs, mais aussi marché traditionnel où l'on trouve tous les produits régionaux, répondent quelques mètres plus loin les façades des maisons au ton ocre jaune avec leurs volets à persiennes verts.
La rue Sainte-Réparate conduit à la cathédrale du même nom dont la façade baroque et la coupole aux tuiles vernissées font face à la place Rossetti.
La chapelle du Saint-Sépulcre (ou des pénitents bleus), sur la place Garibaldi, a été construite au XVIII° siècle. Elle appartient à la Vénérable Archiconfrérie des Pénitents Bleus du Saint Sépulcre. La façade est de style à la fois néoclassique et baroque. Au sommet de chaque arcade, au centre, trois boulets de canons qui avaient été tirés par la flotte turque lors du siège de Nice en 1543, ont été accrochés.
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GILLES77
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Re: CR cap sur la Rivièra

Message par GILLES77 »

Ami lecteur, ce qui va suivre est forcément empreint de clichés, d'amalgame, voire de stigmatisation et cela va certainement en faire réagir certains sur ce forum :lol:. Je ne peux pas m’empêcher de faire un peu de provoc, histoire de chambrer un peu les "chudistes", sans animosité aucune, soyez en sur. je opense que vous en avez autant pour nous, les gens du Nooord. Mais c'est la forme qui est ainsi, sur le fond, je ne fais que rapporter ce que j'ai vu :
Au cours de cette semaine, j'ai eu l'occasion "d'observer" le comportement de mes coreligionnaires de la Riviera. Premier enseignement : en agglomération, ce n'est pas la peine de faire le salut motard, ça ne répond pas. Cela te désigne surement comme n'étant pas du coin. Un coup d'œil sur ta monture et sur ton accoutrement finit de les convaincre définitivement.
Mais alors comment se fondre dans la masse ?
Commençons déjà par la monture : l'ELU est le T-Max, il y en a à tous les coins de rue. Viennent ensuite les 3 roues, Piaggio en tête, (beaucoup de MP3 et de Tricity,) quelques Quadro. Dans la catégorie 125 c'est le X-Max qui domine, mais j'ai aussi vu pas mal de Forza. Je n'ai vu aucun Intégra. Dans la catégorie moto, il faut que ce soit du gros custom (genre Harley V Rod ou forty-Eight, Intruder, Victory, Indian). En ville, je n'ai quasi pas vu de sportives, quelques roadsters mid-size, encore moins des girafes genre GS1200, KTM Adventure ou Super Ténéré…ou alors ce sont des touristes, bien souvent étrangers. Par contre, dès que l'on est sur les corniches, terrain de jeu des sportives… c'est le grand prix du Castellet.
Bon, j'ai compris pour la monture. Passons maintenant à l'habillement. Le casque : la palme revient au jet, style MomoDesign –beaucoup- Bell–le vintage c'est à la mode – ou Roof. Ensuite les vêtements : très peu portaient un cuir ou un blouson en tissu. Le plus souvent, c'était tee-shirt, chemise ou petite veste légère. Quelques jeans ou pantalons de toile, mais c'est le pantacourt ou le bermuda qui tenaient le haut du pavé. L'essentiel n'est-il pas que tout le monde admire ton bronzage parfait ? Pour les chaussures, c'est baskets, chaussures de ville légères, voire espadrilles. Les tongs sont tentés par certains, surtout les scootéristes.
La conduite : en ville, cela a souvent été des départs de grand prix entre chaque feu rouge. Même des 50 viennent te "défier" : coups de gaz rageurs et coup d'œil appuyé. Enormément de ralentisseurs : j'en ai compté huit autour du port de Nice. Par ailleurs, j'ai compris à quoi sert une ligne banche sur la route : à délimiter une séparation entre 2 roues et voitures.
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GILLES77
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Re: CR cap sur la Rivièra

Message par GILLES77 »

JOURS 14 à 16 : Toutes les bonnes choses ont une fin.
J'allais enfin "faire" la route Napoléon, encore un de mes incontournables. Le tronçon pris à l'aller (Castellane-Grasse), m'avait un peu laissé sur ma faim coté historique et je n'avais pas l'intention de le reprendre dans l'autre sens. Evidemment, je savais que la route n'existait pas lorsque Napoléon a débarqué à Golfe-Juan, le 1er mars 1815. A l'époque, il n'y avait que des chemins muletiers. Je savais aussi que cette route a été créée en 1932 à l'instigation des syndicats d'initiative locaux pour devenir la première route touristique à caractère historique. J'ai donc opté par une voie plus au nord : rejoindre Carros, et de là suivre la RD 6202 qui longe la vallée du Var avant de bifurquer vers le lac de Castillon pour la pause de midi. Chemin faisant, au hasard de la circulation, nous nous intercalons dans un groupe de Harleyistes. Ne pouvant les dépasser, je reste dans leur dispositif, calquant ma conduite sur celle du groupe. Personne ne cherchera à repasser devant moi. Le style custom du CTX, peut-être ? Nous aborderons ainsi le défilé du Chaudon. Le spectacle est de toute beauté, le var sinue entre des parois escarpées, et comble de bonheur, la route, fraichement refaite, mais sans graviers, épouse ses méandres. Je quitterais ce groupe à ENTREVAUX, salués par un coup de klaxon du serre-file.
Entrevaux la ville forte est impressionnante avec ses remparts que l'on franchit grâce à un pont levis et ses douves naturelles constituées par une courbe du var. 200 mètres plus haut, la citadelle, dont l'accès se fait par une rampe fortifiée en zigzag, est perchée sur une échine rocheuse.
Il existe un musée de la moto dans cette ville, mais il était fermé lors de notre passage.
A la clue de Vergens, au détour d'un virage apparaissent le lac de Castillon et la petite base nautique de St Julien du Verdon notre étape de la mi-journée.

Reprise de la RN85 à Castellane, le revêtement routier est toujours un plaisir et on monte par le col des Lesques jusqu'à la clue de Taulanne. La route passe par un énorme trou naturel et un panneau de signalisation recommande un coup de klaxon avant de s'y engager.
Pour entrer dans SISTERON, notre ville étape pour ce premier jour, il faut franchir la Durance par un pont face au rocher de la Baume, dont les strates presque verticales semblent surgir de la rivière. Un tunnel sous la citadelle permet d'accéder à la vieille ville et ses ruelles étroites, aux hautes maisons coiffées de tuiles, reliées entre-elles par des "andrones"(rampes voutées).
Nous sommes montés (à pieds) jusqu'à la citadelle, que nous n'avons pas visitée, compte tenu que le droit d'entrée demandé l'est principalement pour avoir de belles vues en hauteur sur la ville.
Nous avons donc flâné dans la ville, découvrant ci et là une tour de l'horloge et son campanile en fer forgé, les restes de 3 tours d'enceinte ou une cathédrale dont la dichromie intérieure (pierres de 2 couleurs) attestent de l'influence lombarde de ses bâtisseurs.

Et Napoléon dans tout cela ? Pas grand 'chose pour l'évoquer.
A Barrême, une plaque sur une maison rappelle que Napoléon y aurait passé la nuit. À Malijai, devant le château, un panneau indique : « Napoléon s'y est arrêté ; pourquoi pas vous ? ». A Sisteron, il serait passé par le pont sur la Durance (il n'y en avait pas d'autre à l'époque !) et au 64 de la rue Saunerie, une plaque explique qu'il a déjeuné dans l'ancienne hostellerie, aujourd'hui disparue. Un peu maigre tout cela.
Après diner, nous sommes restés un moment à regarder les grimpeurs sur le rocher de la Baume, avec une pensée pour FBJ : est-il déjà passé par ici ?

Avant de reprendre notre route, suite à une émission télévisée, nous nous offrons une petite escapade sur la "route du temps"(géologique) dans la vallée du Vanson à la recherche d'une "sentinelle", réalisée par un artiste écossais Andy Goldsworthy en 2000. Nous finissons par la trouver au bout d'une demi-heure de route, dans un lacet de route. Il s'agit d'un cairn ovoïde en pierre sèche, d'environ trois mètres de haut, en pierres plates venues d'ailleurs (comprendre d'une autre région). Située au bord d'une route, sa couleur claire tranche avec le noir des robines (marnes noires).
De Sisteron à Tallard la RN85 ne présente aucun intérêt. Plate et rectiligne, elle longe l'A51.
Un aigle aux ailes déployées visible le long de la RN 85 à l'entrée sud de Gap. Un monument similaire se trouve à la sortie nord, au départ des premiers lacets du col Bayard. Ce col marque le point culminant de la route Napoléon.
Avant et après Corps on a des belles vues plongeantes sur la vallée du Drac et le lac du Sautet.
C'est au bord d'un des lacs de Laffrey que se trouve la « prairie de la Rencontre » où, le 7 mars 1815, l'empereur rencontra les troupes royales chargées de l'arrêter. Cet événement est commémoré par une statue équestre de Napoléon. Là encore, je considère que c'est du foutage de gu…le, une malheureuse statue dans un environnement qui aurait besoin d'être entretenu, le tout sans le moindre panneau explicatif de sa présence.
Arrêt pour la soirée et la nuit à VIZILLE. Nous avons eu le temps de visiter le château, ancienne résidence de la présidence de la République dans les années 50-60, devenu désormais musée de la révolution et parc public (fort agréable, au demeurant). Nous sommes "tombés" par hasard sur une pièce en plein air qui commençait. Imaginez que Robespierre, Danton et Marat, se soit un jour réunis (ce qui n'est jamais arrivé) pour comparer leurs conceptions (opposées) de la République. Le fil conducteur de la pièce est basé sur les écrits des uns et des autres. Un bon moment en vérité. En définitive, la route Napoléon est une belle route au bon grip, agréable à rouler, passant dans des paysages naturels magnifiques, ce qui en fait, à mes yeux une route touristique. Le coté historique revendiqué me semble n'être là que pour venir des touristes dans la région.
Et au bout de 16 jours et 2600 km, il fallut de nouveau pousser la porte de la maison et refermer cette parenthèse agréable…jusqu’à la prochaine.
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Re: CR cap sur la Rivièra

Message par algo »

Bravo pour ce Cr commenté et illustré, cela m'a rappellé quelques bons souvenirs!

Sur Mâcon tu aurais pu faire signe je t'aurais présenté d'autres viticulteurs du cru.

Félicitations
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Re: CR cap sur la Rivièra

Message par algo »

Pour le diaporama de Mâcon il s'agit de"La maison de Bois" comme tu le dis dans ton commentaire et pas de la maison des têtes même si des têtes sont bien présentes en façade!
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Re: CR cap sur la Rivièra

Message par gipsvar »

Pour les vins, sur Mâcon et Châlon, on trouve quand même des trucs pas sales, nettement moins chers qu'en côtes de nuit et/ou côte de Beaune.
En blanc : les St Véran, Pouilly (s), Vinzelles, .. on peut trouver de simple Mâcon blanc bien vinifié.....
En rouge : Rully, Givry, Mercurey bien sur (mais au prix plus "Bourgogne")...
Quand j'étais "lyonnais" (entre 1990 et 1995), j'avais mes adresses, égarées depuis.
A consommer sans modération, en restant sur place bien sur !!
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Modifié en dernier par gipsvar le ven. 22 juil. 2016 11:30, modifié 1 fois.
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Re: CR cap sur la Rivièra

Message par algo »

Tout ca c'est mon terrain de jeux dans un rayon de 20 km autour de chez moi!! Elle est pas belle la vie!!
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